L’Afrique, le continent des pays pauvres tout au plus des pays émergents, lance un cri d’alarme, un SOS de dépit, face aux impacts délétères sinon pervers du changement climatique dont elle est la principale victime. Un cri de détresse des pays comme Madagasikara qui subissent de plein fouet les caprices du climat dus aux comportements irresponsables des grandes nations les plus pollueuses du monde. Un cri de désolation des pauvres, des plus pauvres, à l’endroit des riches, très riches, de bien vouloir revoir leur copie ! Un appel de détresse adressé aux grands pays industrialisés qu’ils tiennent leurs paroles, qu’ils honorent leurs engagements ! En somme, un appel d’urgence au secours !
A l’initiative du président français Emmanuel Macron, une rencontre au sommet pour un nouveau pacte financier mondial s’est ouverte au palais Brongniart (Paris). L’objet central du rendez-vous dans la capitale française consiste à tirer, une fois de plus, la sonnette d’alarme sur les dangers que représente le changement climatique près les pays vulnérables sinon pauvres. Parallèlement, remobiliser la conscience mondiale notamment les pays pollueurs à tenir leurs engagements lors des Conférences des Parties (COP) précédentes pour ne citer à titre d’exemple la COP 27 à Sharm-el-Sheikh (Egypte) en novembre dernier. Au cours de la 21ème Conférence des parties (COP21) en 2015 à Paris, à la demande expresse et poignante des pays vulnérables, victimes du changement climatique, les grands pays pollueurs s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars, par an, au titre d’un Fonds vert afin d’accompagner les pays pauvres dans leurs efforts pour faire face aux aléas de la nature dus au changement climatique. Seulement, depuis Paris (2015) jusqu’au Sharm-el-sheikh (2022), soit sept COP exactement, il n’y a eu aucun décaissement. De quoi inquiéter au plus haut niveau de perception des problèmes les dirigeants des pays victimes dont entre autres le Chef de l’Etat malagasy Rajoelina Andry qui, pour la circonstance, s’est érigé en porte-parole des pays vulnérables face à l’inaction ou l’inertie voire à … l’indifférence des grands Etats industrialisés principaux pollueurs de la planète.
Mia Mottley, Premier ministre de Barbade (Caraïbes), a fortement et légitimement raison d’avoir réclamé depuis Sharm-el-sheikh notamment la mise en place d’un nouveau pacte du système financier mondial. Etant dirigeante d’un minuscule Etat sérieusement menacé de disparition à cause des effets pervers du changement climatique, Mia Mottley, la cinquantaine assumée, réclame ou exige, c’est selon, des gestes concrets de la part des grands pollueurs, afin de sauver son pays et tous les pays victimes dont la Grande île. Selon des observateurs, elle endosse l’étoffe d’une « figure écoutée ». Le Sommet mondial de Paris pour un nouveau pacte financier mondial découle de source de son appel.
Ainsi à Paris, le président français, l’hôte du Sommet, invite les dirigeants du monde à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre de ce grand défi pour instaurer un nouveau pacte financier à l’échelle du monde. L’enjeu est de taille dans la mesure où il va falloir mettre sur les rails des arguments en béton pour pouvoir convaincre les grandes nations à s’intégrer, mieux à s’investir dans le processus.
Le temps des palabres sans suite est révolu. Que chacun prenne ses responsabilités. L’heure de la solidarité mondiale sonne. Il nous faut des actes concrets !
Ndrianaivo